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La préservation du capital reste notre principale préoccupation
information fournie par Les sélections de Roland LASKINE 21/11/2025 à 11:35

(Crédits: Adobe Stock)

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Le 21 novembre 2025
Après la publication des résultats flamboyants de Nvidia et la bonne tenue du marché de l'emploi aux Etats-Unis, les marchés attendaient un rebond significatif. Du vert vif sur tous les écrans de cotation, afin de dissiper les doutes qui pèsent sur la tendance à Wall Street et en Europe depuis le début du mois de novembre. Le miracle tant attendu ne s'est pas produit. Le rouge a cette semaine largement dominé sur toutes les places financières, sans grand discernement sur les valeurs concernées.
Visiblement quelque chose a changé dans la tête des investisseurs. Les excellentes performances de Nvidia, marquées par une envolée de 62% du chiffre d'affaires trimestriel à un niveau très supérieur aux attentes et quelque 32 milliards de dollars de profits engrangés en l'espace de trois mois, auraient dû combler les investisseurs de joie. Surtout après l'intervention de Jensen Huang, le PDG du leader américain des puces électroniques destinées à l'IA, selon lequel il n'y a pas lieu de craindre une bulle de valorisation sur le secteur des microprocesseurs. « La demande de puissance de calcul pour l'IA ne cesse de croître et de s'amplifier », a-t-il rappelé. Ses propos n'ont pas rassuré le marché. Celui reste toujours préoccupé par la persistance de sérieux doutes sur la réalité du retour sur investissement des énormes sommes dépensées dans le développement de l'IA et par le financement des projets en cours qui mobilise l'essentiel des cash-flows des sociétés du secteur. Le niveau de valorisation atteint par les valeurs « tech » et la concentration de la hausse des cours sur un nombre très limité de grands groupes - les 7 magnifiques notamment - constitue un autre sujet d'interrogations.
S'agissant de la bonne tenue du marché du travail aux Etats-Unis, avec 119.000 emplois créés en septembre contre 50.000 attendus, les détenteurs de capitaux ne parviennent pas à totalement s'en réjouir. Cela, pour la simple raison que, derrière cette bonne nouvelle, se cache le risque de voir la Fed reporter ses intentions de baisse des taux directeurs. C'est le règne du fameux « good news is bab news » auquel il est difficile d'échapper à Wall Street. Le risque est pris d'autant plus au sérieux que le président de la Réserve Fédérale, Jerome Powell, se montre très prudent quant à la probabilité d'une réduction des taux directeurs tant que l'inflation reste élevée. Les investisseurs craignent, qu'en raison du retard intervenu dans la publication des données fournies par l'administration fédérale sur l'inflation et la réalité du marché du travail en octobre, la Fed ne dispose pas de toute l'information suffisante pour décider d'une nouvelle inflexion de sa politique monétaire avant sa prochaine réunion prévue les 9 et 10 décembre. Si c'est le cas, la déception des marchés risque d'être importante.

Laskine

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Pour l'heure, la correction à laquelle nous assistons n'a rien d'un effondrement, elle intervient après une impressionnante succession de records de hausse de part et d'autre de l'Atlantique. Le recul du CAC 40 dépasse tout de même les 3% sur semaine à la Bourse de Paris, ce qui n'est pas négligeable. Dans ces conditions, nous ne regrettons ni les messages de prudence que nous avons lancés dès le début du mois de novembre, ni les arbitrages auxquels nous avons procédés. Dans notre note d'arbitrages envoyée le 18 novembre, nous constations que « la dégradation de la tendance semble prendre de l'ampleur, tant en Europe qu'aux Etats-Unis. Dans le doute, nous préférons prendre une partie de nos profits sur nos plus belles valeurs et couper les positions sur les plus mal orientées ». Les principaux mouvements ont concerné la sélection d'ETF Monde éligible au PEA qui a fait l'objet de larges prises de bénéfices, notamment sur le tracker Amundi MSCI China et l'ETF Amundi EuroStoxx. Nous avons aussi coupé, au prix d'une légère perte, un gros tiers des positions qui avaient été récemment renforcées sur le tracker Amundi S&P 500. Une bonne partie des positions prises sur l'ETF Amundi Nasdaq 100 avait, par ailleurs, été réduite au cours de la semaine précédente. Ces arbitrages ont été salutaires puisque notre sélection Monde affiche une belle hausse de 12,15% depuis le début de l'année, comparé à un gain plus modeste de 8,13% pour l'indice CAC 40. Toujours aussi peu de mouvements sur la sélection de fonds ISR, qui poursuit son chemin vertueux, avec une progression de 10% sur la même période.
Dans un souci de protection, nous avons également intensifié les arbitrages sur le portefeuille Défensif, en ayant significativement réduit les positions sur Schneider Electric, Bains de mer de Monaco, BNP Paribas, Commerzbank, Eurofins Scientific et Christian Dior. En dépit de ces opérations, le portefeuille n'a pas échappé à la baisse qui s'est intensifiée ces derniers jours. Il ressort en progression de 5,53% depuis le 1er janvier, mais il ne parvient pas à conserver l'avance dont il disposait encore récemment sur le CAC 40.  On ne peut pas en dire autant de l'Offensif, très exposé aux fluctuations de marché. Il s'affiche désormais en léger recul de 0,34% depuis le début de l'année, en dépit des réductions de positions réalisées au milieu de la semaine sur ASML Holding, Schneider Electric et BNP Paribas.

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Quelle stratégie adopter face aux risques d'intensification de la correction ?  La préservation de la performance de nos portefeuilles reste, à l'approche de la fin de l'année, notre principale préoccupation. Cette stratégie de bon sens a de fortes chances d'être celle qu'observeront la plupart des gestionnaires de fonds en Europe. L'inquiétude a aujourd'hui pris le dessus. A ce stade, il n'est pas du tout opportun d'agiter le chiffon rouge d'un quelconque krach boursier. Il ne fait, en revanche, aucun doute que face au manque de visibilité dont nous disposons sur les perspectives de croissance de l'économie mondiale et sur les risques financiers qui se font jour, y compris dans la sphère de financement de l'IA que l'on croyait hors d'atteinte, nous sommes confrontés à une correction de marché qui n'est sans doute pas terminée. Dans ce contexte, la seule sélection de valeurs ne peut suffire à assurer une bonne protection des capitaux. On a vu ces derniers jours, avec Nvidia ou BNP Paribas, que la publication de bons résultats et le relèvement des objectifs de rentabilité n'ont pas empêché ces titres de baisser. Dans une optique de moyen long terme, la sélection de valeurs reste essentielle, mais à court terme la stratégie la plus sûre consiste à réduire la part de l'actif investi au profit d'une augmentation des liquidités. C'est ce que nous avons fait sur l'ensemble de nos portefeuilles, notamment sur les sélections Monde et ISR composées aujourd'hui de cash à hauteur de près de 50%. Nous sommes autour de 40% pour les portefeuilles Défensif et Offensif. Ces niveaux sont suffisants pour laisser passer la tempête. Ils constituent une bonne base pour envisager un retour à l'achat, une fois que les conditions de marché se seront éclaircies.
Bonne lecture et bon week-end à tous,
Roland Laskine

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